jeudi 27 août 2009

TRANSMIGRATION DES AMES - LE DIABLE et LE JUGEMENT

Nous allons aborder dès maintenant la transmigration de l'âme, compte tenu de notre analyse sur le Tarot de Marseille, sur la vision d'un ensemble déclinant différents états d'un "être individuel", qu'il pourrait traverser dans une vie ou durant la manifestation cyclique saisonnière ou la somme de ses manifestations constituant la période débutant par sa naissance dans le monde formel jusqu'à sa mort effective sur le plan physique, la transmigration de l'âme est bien une manière de percevoir cet être durant ce cycle. Nous admettrons la possibilité de la métempsychose (migration de l'âme d'un corps à un autre), si chère au monde moderne, introduite en occident par les "orientalistes", et tenterons de voir les incohérences qui sont inhérentes à cette notion, et brosserons quelques traits se trouvant dans les doctrines orientales tel que l'hindouisme et le bouddhisme à ce sujet.

La transmigration de l'âme est simplement le fait que l'âme change, passe entre le moment donné d'un état vers un autre état à un moment succédant au moment temporel de l'état précédent. Cela implique donc que l'âme est en perpétuelle mouvement, changeant d'un état vers un autre, tel une vibration oscillant d'une fréquence à une autre. On peut envisager le tarot comme décrivant ces états multiples de l'être, et c'est de cette manière que nous nous sommes attelés à orienter notre analyse et avons écrit ces modestes articles sur le sujet.

Qu'est ce l'âme humaine? Il faut poser des bases pour nous permettre une meilleure compréhension de toutes ces notions, leurs perceptions et l'interprétation que l'on en tire. comme l'a bien décrit Alex. Joro dans son livre "La Voie du Tarot", il existe dans le Tarot une structure particulière qui ramène chaque portion des arcanes à une conception ternaire, monde céleste, monde humain, monde terrestre, étagé dans chaque arcane respectivement de haut en bas, s'emboîtant les unes aux autres de manière à bine montrer la relation entre les mondes. Ceci est une conception typiquement traditionnelle, accepté par la quasi-totalité (ou la totalité) des mouvances spirituelles traditionnelles, et qui diffère radicalement avec la conception de Descartes, la dualité Corps-Esprit, conception qui dans sa philosophie nous ramène trop souvent à une vue matérialiste des choses, sommes toutes une conception très moderne...
De cette manière à travers les trois mondes sont représenté, l'être humain dans sa globalité, soit ce qui le relit au monde céleste, son esprit, son corps le reliant au monde terrestre, et au centre l'intermédiaire qui est somme toute le "produit" des deux influences ou deux racines qui le constitue. Le Tao ne dit il pas que l'Homme est le Fils du Ciel et de la Terre? De ce fait, nous pouvons en déduire rapidement que sans le corps ou sans l'esprit, il ne peut y avoir de manifestation de l'âme à proprement parlé, d'ailleurs en allant plus loin , il est admis aussi que l'âme est le réceptacle de l'influence céleste vers le monde terrestre, il est le médiateur entre les deux, l'Homme étant l'être du Milieu, étant entre le Ciel et la Terre. L'âme n'est donc que la manifestation de l'être dans sa relation entre le monde céleste et le monde terrestre. Il faut bien envisager les choses de cette manière pour réellement aller en profondeur dans le Tarot et assimiler le message qu'il nous transmet, c'est une base sure et même quasiment incontournable. Nous remercions Alexandre dans ses travaux sur le Tarot de Marseille, ainsi que Philippe Camoin, qui ont avant tout restauré ces bases essentielles dans toutes compréhension traditionnelle du Tarot, le Tarot n'est que le message qui provient d'une époque reculée, effectivement éloigné de toutes nos conceptions modernes et il faut même se dire que pour comprendre le Tarot, il faut sortir de sa psychologie et adopter une nouvelle vue, plus ancienne, plus traditionnelle, plus authentique.

Envisageons la métempsychose ou le terme plus moderne de réincarnation, qui de manière étrange, est admis comme un "canon" par de nombreuses personnes, comme si c'était un secret qui avait été caché par les anciennes traditions, le christianisme, (l'hindouisme ou le bouddhisme en parlant plus ouvertement) etc... On pourrait être étonné par l'admission de ce concept par des gens bien modernes, qui ne se rattache à rien de réellement religieux ou traditionnel au sens métaphysique du terme, et nous pouvons nous demander qu'est que ce donc cette réincarnation en question, les tenants et les aboutissants...? On penserait donc dans cette manière de voir les choses que l'âme (ou l'esprit, si on s'en tient à notre analyse plus haut) à sa mort, changerait de corps, puisque débarrassée de son ancien corps, ayant perdu la possibilité de perpétuer son existence (physique), elle adopterait une nouvelle enveloppe, jeune, disons pleine de vie. Déjà, on se demande comment on a pu en arriver à une telle conception, car avant toutes choses, le problème vient bien de là, mais encore nous pouvons nous demander quelles seraient les raisons pour que l'âme "migre" vers une nouvelle enveloppe? Est-ce que l'âme a besoin d'un corps pour vivre? Est ce que l'essence de l'être a besoin de cela pour continuer une existence, ce serait renié dans un sens le fait qu'il faut nécessairement une enveloppe corporel et nié l'existence de l'âme (mieux l'esprit ou la composante spirituelle de l'Homme) dans le cosmos, tel un principe intelligent qui aurait une relative autonomie dans la toute possibilité universelle!!!

Poursuivons notre analyse de cette "réincarnation", on entend dire de ci de là que la "réincarnation" a pour "cause" le fait de pouvoir à travers plusieurs vies purifier son âme, la faire évoluer et lui permettre d'atteindre un stade de maturité exceptionnel, qui apparemment lui permettrait d'atteindre le nirvana (un monde paradisiaque)! Nous aimerions bien connaître les sources qui leur permettent le prétendre une telle affirmation, qu'est sont donc les écritures traditionnelles, spirituelles qui annoncent ou décrivent ce processus? En ce qui concerne l'hindouisme et le bouddhisme, on peut se demander si les traductions et interprétations ont bien prise en compte de tout un réseau de symboles qui sert à exprimer ces notions, qui sont par définitions, inexprimable. D'un autre coté, on amènera une source monothéiste, le livre sacré du Coran fondement de l'Islam, qui nous interpelle à ce sujet:

«Quand la mort vient vers l’un d’entre eux il dit : “Mon Seigneur ! Renvoie-moi, que je puisse faire le bien dans ce que j'ai laissé derrière moi !” Mais non ! c’est simplement un souhait qu’il exprime ; et il y a derrière eux une barrière (barzakh) jusqu’au Jour ou ils ressuscitent». Et quand ce Jour des Comptes arrive, tout ce qui touche à la réincarnation aura perdu de son urgence, pour dire le moins : «Quand la trompette sonnera, ce jour-là, il n’y aura plus de parenté entre eux qui tienne et il ne s’enquerront guère les uns des autres» (Sourate XXIII 99- 101)

On introduit ces passages du Coran pour se représenter, deux visions, l'une celle de la "réincarnation" et l'autre celle de la Résurrection, qui est exprimé tout au long du message du Coran, pour ne pas dire en dehors de l'évocation de l'Unicité de l'Être Divin, c'est le message principal de ce texte sacré de l'Islam. Nous allons pouvoir réfléchir de manière profonde sur ces sujets et entrevoir ce que le tarot de Marseille nous dit à ce sujet (transmigration de l'âme, résurrection) à travers les arcanes du PAPE, LA ROVE DE FORTVNE, LE DIABLE, LE JUGEMENT.

Plus précisément (il est en même temps question des demeures de l'au-delà):

Ceux qui se seront prémunis seront auprès de leur Seigneur dans les jardins des délices; Placerons nous les musulmans (traduit par "ceux qui se soumettent au Seigneur) au même rang que les criminels; Qu'avez vous à porter un tel jugement?; A moins que vous n'ayez en votre possession des Ecritures que vous avez étudiées; stipulant que vous aurez droit au traitement de votre choix?; A moins que Nous ne Nous soyons engagés jusqu'au Jour de la Resurrection par des serments en votre faveur à vous accordez ce que vous déciderez?; Demande-leur: Lequel d'entre vous s'en porte garant?; A moins qu'ils n'aient des associés? Eh bien, qu'ils les fassent venir s'ils sont sincères!; Le jour où la peur atteindra son paroxysme et où ils seront appelés à se prosterner sans pouvoir s'exécuter, le regard contrit, ils seront couvert d'humiliation. Déjà, ils avaients été invités à se prosterner alors qu'ils jouissaient pleinement de leur santé.; Laisse-moi avec ceux qui traitent ce récit de mensonge; à leur insu Je les conduirai graduellement à leur perte; tout en leur accordant un délai car Mes stratagèmes sont éprouvés (litt.: solides); Leur demandais-tu un salaire en sorte qu'ils croulent sous les charges?; A moins qu'ils n'aient connaissance de ce qui est scellé et qu'ils le consignent; Montre-toi patient devant la décision de ton Seigneur, et ne soit pas comme le compagnon de la baleine qui invoqua son Seigneur en proie à une grande affliction. (Jonas); S'il n'avait bénéficié d'une faveur de ton Seigneur, il eût été rejeté sur un littoral désert, voué à l'opprobre; Mais ton Seigneur en fit un élu et le mit au nombre des hommes pieux; Peu s'en faut que les mécréants ne te fassent trébucher de leurs regards à l'écoute de cette réminiscence.; Or ce n'est qu'un Rappel destiné aux mondes!"

On renverra le lecteur vers une lecture de l'ensemble de la Sourate 56 dite "L'évènement", qui approfondit le message sur le Jugement Dernier.

Commençons par l'analyse de cette partie du texte coranique (Le Coran = la grande lecture): "Mais non ! c’est simplement un souhait qu’il exprime ; et il y a derrière eux une barrière (barzakh) jusqu’au Jour ou ils ressuscitent». (Sourate XXIII 99- 101).

Il est mentionné qu'après la mort, l'esprit de l'homme se trouve dans un monde particulier nommé en arabe "barzakh". Ce monde ne lui ( l'esprit de l'homme) permet pas un retour en arrière ( derrière eux), ils ne peuvent revenir à la vie humaine, corporelle, terrestre, comme ils l'ont vécu, et se trouve contraint à être dans ce monde jusqu'au Jour où ils seront ressuscité.

Nous avions survolé les notions de l'être, soit son esprit, son âme et son corps, qui sont d'ailleurs bien exprimé dans les différents textes sacrés des traditions spirituelles, en allant plus loin, on peut se demander comment pourrait il subsister une âme à la mort, puisque l'Homme, détaché de son enveloppe corporel perd toute notion d'âme, il ne reste que son esprit, l'âme n'est que la composante résultante de l'interaction entre l'esprit et le corps. Pourquoi est ce que l'esprit migrerait vers un nouveau corps? Une fois détaché de ce corps, l'essence de l'esprit accède à un monde particulier qui est autre que le monde purement formel, le monde monde terrestre et sa composante corporelle, c'est dans ce monde, difficilement imaginable que l'esprit se retrouve et entre en vibration, en communication avec les composantes de ce monde intermédiaire entre le monde purement informel qui peut être représenté par le monde céleste, et le monde purement formel, où se déploie les différentes formes, matérielles et corporelles. Voilà ce qu'on pourrait appeler dans un premier temps, la vie de l'au-delà, cette vie à mi-chemin entre les deux mondes, céleste et terrestre.

Nous pourrions nous dire qu'effectivement c'est une forme de vie humaine à travers sa composantes spirituelles, mais pourquoi donc on ne pourra pas accéder de nouveaux à une nouvelle vie avec une substance, une nouvelle enveloppe corporelle?

Nous allons d'aborder la conception de l'Islam sur ce qu'on appelle la Résurrection, ou comme certains l'ont commenté, la petite et la grande Résurrection, avant de développer au maximum ce sujet puis ensuite nous penchez sur ce que nous enseigne le Tarot à travers plusieurs cartes qui caractérisent la transmigration de l'âme, et ce dans les cartes des arcanes LE PAPE, LA ROVE DE FORTVNE, LE DIABLE, LE JUGEMENT.

La petite résurrection est expliqué par certaines confréries ésotériques comme étant la seule période où l'Homme perdant son enveloppe corporelle, est libéré de ses contraintes matérielles, ses attaches et les contingences qui s'y entre-manifestaient. A partir de là; l'être humain est bel et bien mort et renaît (la deuxième naissance) dans ce nouveau monde.
"Lorsque les âmes s'envolent vers le monde intermédiaire du Barzakh, elles restent en possession de leur corps, lequel prend la forme subtil que nous avons quand nous nous voyons en rêve" Juan Goytisolo

Il peut exister des possibilités de manifestation entre le monde intermédiaire et le monde formel, tel qu'il est conçu dans l'hindouisme, les "esprits" peuvent se superposer sur les âmes des certains animaux, etc... Voilà une des raisons majeures pour laquelle les hindoues ne tuent jamais les bêtes et sont végétariens, de cette manière ils ne dérangent point les "esprits" qui pourraient les utiliser comme support.
Il est clair, qu'à partir de là, on peut affirmer comme notre conception de la transmigration des âmes vis à vis de l'Inde est quelque peu faussé, comment pourrait il être possible d'avoir une réincarnation (métempsychose) et des âmes (ou plutôt esprits du monde Barzakh dont il existe une correspondance cosmologique dans l'hindouisme) qui se servent de supports vivants? On ne pourra pas trop développer ces points importants, manquant de sources à donner comme références aux lecteurs. Nous vous orienterons simplement sur une page traitant plus en profondeur de l'impossibilité métaphysique de la réincarnation, avec des exemples pertinants tirés des doctrines orientales en question (et que l'on croit à tort avoir ce genre de conception travestie):
http://signes-et-symboles.org/dossiers-symbole/index.php/2007/03/30/72-reincarnation-etudes-traditionnelles-metaphysique

le monde imaginal et ibn arabi

On a tendance à sous-estimer l'influence du monde arabe sur le monde occidental au Moyen-Âge et peu de gens ont traités le sujet, en particulier, Ibn Arabî (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ibn_Arabî), ce grand métaphysicien nous transporte dans la cosmogonie et la cosmologie de l'ésotérisme islamique, laissant une oeuvre considérable de son vivant de 800 ouvrages d'une haute complexité, les successeurs eurent besoin de simplifier le vocabulaire en retravaillant un réseau de symboles permettant une meilleure accessibilité de l'œuvre, la moitié a disparu en cheminant jusqu'à nos jours, avant lui peu d'écrits étaient dévoilés au public, la plupart étant cachés dans les bibliothèques des confréries qui les gardaient et les entretenaient au fil des générations, certains même n'ont fait que leur réapparition au cours du XXème siècle après plusieurs siècles de dissimulation.

On s'excusera de la longueur du développement, c'est un point crucial et peu connu, il est interessant de bien percevoir cette conception traditionnelle, totalement ésotérique des mondes celestes, à partir de là on sera en mesure de plus amples développement sur les différents axes qui sont sous-jacent à la structure cyclique du Tarot de Marseille. Nous avons puisés nos sources de différents endroits, on remercie les personnes qui ont bien voulu mettre à disposition ces informations et traductions à notre disposition.

Son developpement au sujet du monde "Al-Barzakh", nous a transmis ces commentaires, d'une part une classification concernant ces vérités cosmiques se hiérarchisent en trois niveaux : Les vérités élevées (‘ulwiyya) « de transcendance », à savoir celles qui sont intelligibles (, les sensibles et les intermédiaires (barzakhiyya) ».
Les vérités sensibles se conçoivent par elles mêmes, les vérités élevées par leurs effets, et toutes les deux correspondent aux créatures et non pas à Dieu le Vrai (al Haqq)[16]. Elles sont séparées par le monde du Barzakh, dans lequel les corps subtils prennent forme (et où les corps compacts trouvent sens).
"Toute chose a donc un sens ou une forme dans le barzakh . Sachant que les formes en réalité sont des sens et non pas des entités , car la disparition de la forme n’implique pas nécessairement la disparition du sens. Ainsi, le Barzakh est le confluent, le lieu par excellence des Sens. Il renvoie à un lieu, qui peut être connu sans être aperçu, qui se conçoit sans être visible. Il est la barrière qui sépare l’existence (wujûd) de la non-existence et il est l’ombre entre la lumière et les ténèbres. A lui appartient tout ce qui est entre le point et la circonférence. Il n’est ni simple (élémentaire), ni composé (complexe).

Ce lieu est la présence de l’imaginal, qui représente la perfection, et qui distingue l’homme de l’animal : « par lui l’homme s’est élancé, aventuré, a évolué, et exploré l’espace, et par lui il a dominé, il a osé et c’est par lui qu’il s’est glorifié et s’est honoré » Il a tous les mérites : noblesse, générosité, largesse et puissance car il est créateur (ou créatrice). Ibn ‘Arabî l’assimile à une matrice, « l’imaginal (al-khayâl) fait partie des matrices dans lesquelles apparaissent les formes ». Il rappelle le verset « C’est Lui qui vous forme dans les matrices telles qu’Il veut ».[23] Il commente encore « Certaines matrices sont imaginales et Il (Dieu) fait dessiner en elles ce qu’Il veut ». Il l’assimile également au cœur, qui est aussi une matrice des idées, des sens et des inspirations. D’après lui, le monde est à jamais (ici bas comme dans l’au-delà) en voyage, et les cœurs sont les lieux des descentes des sens. Elles y séjournent lorsque Dieu veut apprendre quelque chose au cœur.[25]« N’ont-ils donc jamais parcouru la terre afin d’avoir des cœurs pour comprendre ! ».Cor., 22 :46.

Quant à la dimension du barzakh, il peut être grand ou petit. Dans la mesure où il représente une unité indivisible, on pourrait alors l’assimiler à « l’infiniment petit » ; « il est l’Un (al-wâhid) qui ne se divise pas ». Mais une fois pénétré, ce lieu est infiniment grand, plus on l’explore, plus il s’élargit.

Dans le Coran, l’image de ce qui peut être le plus petit possible est représenté par une graine de moutarde « Quand ce ne serait que le poids d’une graine de moutarde, que se soit au sein d’une roche ou dans les cieux ou dans la terre, Dieu le fera venir (pour le jugement dernier »[29]. Notre Sheikh l’assimile aussi à une graine de sésame qui a été créée des restes du palmier, créé à son tour des restes de l’argile d’Adam. Dans cette graine, Dieu a étendu des terres et des cieux, des rivières et des océans, des villes et des royaumes. Il l’a fait habiter par des êtres et des créatures de toutes sortes. Ceux qui la pénètrent voient des merveilles, acquièrent de nouvelles sciences et renforcent leur connaissance de et en Dieu. « Elle est la terre de la vérité », écrit notre Sheikh, et « son espace et son temps sont dans le barzakh ».

Le commun des hommes appelle barzakh tout ce qui sépare deux opposés. Pour notre Sheikh, le vrai barzakh est le lieu qui fait rencontrer les deux opposés par son essence, et qui ne contient pas en lui-même de barzakh[31]. Il est ni existant (mawjûd), ni non-existant. Il est ni connu, ni inconnu, Il est ni affirmé ni nié. Il est comme l’image dans le miroir. Des ordres infinis de sens et de formes.

Le monde du barzakh reflète tous ces ordres, mais il a aussi la capacité d’un nombre infini d’ordre. Du fait qu’il est « une matrice », il a la capacité d’accepter toutes les compositions des formes que Dieu veut. C’est ainsi explique le Sheikh, que « Dieu te montre l’islam et le Coran à l’image du beurre et du miel, et la religion à l’image d’une chemise, longue ou courte »[36].

Le concept de matrice introduit d’autres concepts comme ceux de fécondation, de conception (latence), et surtout celui de « graine ». Les soufis parlent de la graine de l’existence (bidhrat al wujûd) « de laquelle sont séparés (déchirés) les secrets, et sont éclatées les lumières ». Tout cela correspond au nikâh (contracter et consommer le mariage) avec ses conditions de pacte et de noces. Il s’agit là d’une notion clé des sciences du barzakh et des sciences cosmologiques. Elle est la science de la procréation et de la génération qui appartiennent aux sciences des mondes, et qui est d’origine divine.

Dieu fait paraître les formes, dit le sheikh, dans la matrice du barzakh, en conséquence d’une conception (haml) conceptuelle (ma’nawî). Ainsi, les sens se constituent selon les formes que Dieu veut.
L’idée de la conception introduit le concept d’évolution, des phases ou des étapes. Chaque étape est une forme et un sens en elle-même. La naissance d’un sens dans le monde sensible implique pour ainsi dire son évolution dans une série de sens. Pour comprendre un sens, son évolution et son origine, il faudrait retracer ses différentes phases afin qu’elles nous reconduisent à l’origine, au début (une graine). On est ici en plein cœur du ta’wîl (hérméneutique).
L’herméneutique (ta’wîl) : Une pyramide qui traverse le Barzakh.
Ce mot contient aussi le sens d’aboutissement ou d’avenir. Ainsi le verset (7 :53) « n’attendent-ils pas son ta’wîl ? » sera entendu comme : ce qu’il adviendra de leur état (lors de la résurrection). Et la suite du verset « Le jour où viendra son « ta’wîl », Ce jour, où la véritable interprétation ta’wîl viendra , d’après les exégèses, sera le Jour de la résurrection. Mais on pourrait penser aussi à l’interprétation du rêve de Josef qui s’est réalisé de son vivant « Cher père, C’est là l’interprétation (tawîl) de mon songe de jadis. Dieu l’a réalisé . » Ainsi le ta’wîl comporte le sens de traverser et acquiert la dimension de la réalisation.

Le Ta’wîl, est donc le fait d’aller sur les pas d’un sens en suivant ses traces (ses différents potentiels, aspects et parties), l’une après l’autre, selon un parcours en spirale qui nous conduit au centre (source). On pourrait envisager aussi une pyramide ayant sa base dans le monde sensible et son sommet dans le barzakh. Il s’agit alors d’une pluralité (pyramide dans sa base) de sens qui aboutissent à un seul (son sommet), sachant que chaque sens possède une singularité qui fait de lui une indication (allusion, signe) du sens visé. Ibn ‘Arabî déclare dans son traîté "L’interprète de désir", un précieux commentaire pour ceux qui désirent comprendre les procédés du ta’wîl chez le Sheikh : « Quoi que je vise un seul sens, chaque signe a un sens qui lui est propre , voulu pour lui même »

Nous relevons trois étapes dans la démarche du ta’wîl chez le Sheikh al-akbar:

Dans la première, il observe et examine le sujet (ou l’objet) dans son intégralité, le considérant sous ses multiples angles ou plus précisément à partir de ses cadres de référence. Il donne plusieurs définitions de ces derniers, rassemblant ainsi les sens premiers de la totalité de l’objet étudié. Car l’homme ne pourrait jamais étudier un objet tel qu’il se présente pour lui-même. Le Sheikh donne l’exemple du soleil, dont on ne peut étudier le corps céleste que par rapport à nos cadres de référence et non en ce qu’il représente pour lui-même. Le rapport du chercheur n’est pas directement attaché à l’objet même, mais aux informations données par l’objet selon les différents cadres de référence. Ibn ‘Arabî définit aussi les énoncés et les vocabulaires en donnant leur sens premier et en proposant des synonymes .

Dans la deuxième étape, le Sheikh entre dans les particularités. Il analyse leurs sens et suit leurs liens, saisissant la quiddité de l’objet - sujet étudié. C’est ici que nous trouvons le sommet du ta’wîl chez le Sheikh, où chaque sens ou forme devient symbole (signe) d’un autre.

Quant à la troisième étape, le Sheikh, reprend la totalité du sujet proposant le sens ultime du Tout et du détail (particules). La relation entre le Tout et sa partie, dans l’œuvre des Fusûs, représente une sagesse incomparable appartenant à la somme des sagesses des prophètes symbolisé par le Prophète Mouhammad (Le Sceau).

Nous avons terminé ce passage éprouvant à propos du monde imaginal, cela montre bien la réelle complexité de l'affaire, des méthodes d'analyses des textes, et ceux que cela soit dans l'islam ou même dans d'autres traditions métaphysiques tel que l'hindouisme, c'est une des raisons pour laquelle cela me fait bien rigoler quand j'entrevois les conclusions qui sont tirés par des gens sur d'autres cultures et qui mènent ensuite à des conceptions souvent fort éloignés de leur sens originel, tel que ce qui a produit "la réincarnation".

La grande résurrection (je mettrais en ligne un développement plus tard, histoire d'écourter l'article)

Le Tarot prend un sens plus "imaginal" après cette analyse, qui j'espere sera pas trop complexe pour vous permettre de cerner le problème. Le Tarot est comme un miroir, qui permet, à travers son réseau de symboles, sa structure ésotérique complexe de transcender la réalité formelle, et de dévoiler des clés qui ont fait, font et feront effet dans le monde formel après passage par le monde intermédiaire, le monde imaginal.

Il n'y a pas de hasard, chaque chose prend sa source dans le monde imaginal pour prendre forme, chaque lancé d'arcanes a puisé sa "raison" en partie dans le monde intermédiaire, car les sphères célestes sont complexes et au delà du monde imaginal se trouve d'autres mondes plus essentielle dans le developpement de l'Univers, de l'informel au formel.

Le Tarot est en même temps un moyen qui enseigne "une voie" pour remonter vers ces sphères ou en d'autres termes, retourner du monde formel vers le monde informel et ainsi permettre à l'Homme de remonter vers la Source Ultime de l'Univers, et lui laisser développer sa nature essentielle, qui est somme toute spirituelle.

La mort est souvent employé de manière symbolique et la renaissance peut s'effectuer dans ce monde, car le monde formel est l'étape incontournable qui permet à l'Homme de pouvoir dévoiler sa véritable nature avant d'accèder à une existance plus évolué, dépassant même l'entendement et la Grande Resurrection est la phase finale le faisant basculer vers une vie réelement "paradisiaque". Toutes les phases lui permettant de se dévoiler peut être vu d'une manière de le détacher de toutes attaches formelles, matérielles, contingentes, ainsi après l'ensemble du cycle, il pourra de nouveaux mener un chemin "inversé", seulement le formel ne sera plus d'une importance réel et somme toute quasiment relative.

On relèvera sur les arcanes LE DIABLE et LE JUGEMENT, il y a toujours deux petits personnages sur la partie inférieure de la lame, et une entité sur la partie supérieure, soit chaque fois, un ternaire que l'on pourrait décrire comme un ternaire symbolisant trois aspects, terrestre, humain, céleste ou passif, actif, supra-humain, ou éventuellement infra-humain, humain, supra-humain. On allons rentrer dans le détail des arcanes LE PAPE (L'AMOUREUX qui a deux personnages), La ROVE DE FORTVNE, LE DIABLE (LA MAISON DIEV et ses deux personnages), LE SOLEIL et LE JUGEMENT.

Je vais mettre sur pattes la suite, pour être lu en ligne:

La transmigration, LE PAPE et L'AMOUREUX
La transmigration, LE ROVE de FORTVNE
La transmigration, LE DIABLE et LA MAISON DIEV
La transmigration, LE SOLEIL et LE JUGEMENT

mardi 25 août 2009

L'HERMITE - LA JUSTICE, la transition automnale.

A ce stade du cycle, l'être a pris une maturité, il a évolué, il a muri, il a gagné en sagesse, la main de l'âme serre, maîtrise le bâton, la force vitale, dynamisant l'Homme, il élève la lampe qui va lui permettre de faire la lumière sur LA JUSTICE, de méditer sur sa personne, un repli sur soi pour se comprendre et poursuivre son cheminement dans la justice en clarifiant les choses, pesant le pour et le contre.

L'être met le pied sur la marche qui mène à l'introspection, qui débute l'ascension, culminant au solstice d'hiver. Il entame un travail cérébral, une activité intellectuelle instense, une ferveur, une contemplation spirituelle de l'être. Il médite sur son passé, envisage son avenir.

L'HERMITE est le produit de l'arcane LE PAPE et L'EMPEREUR. Il a fusionné les deux profils en un, c'est un accomplissement de soi-même, la résultante du travail qui a été effectué dans les périodes antérieures.

L'HERMITE ET LA JUSTICE donne L'ETOILE (9+8=17), l'être humble, humilié, influencé par les vents célestes, versent les fluides qui sont les composantes de sa vie dans le courant de son âme, il est réalisé, manifesté, dans une simplicité purement humaine, son corps a parlé, il possède l'organe qui peut contenir le lait de la sagesse pour la transimission, son corps a parlé, il a révélé son intime nature, sa véritable résonnance. L'être a suivi le chemin de l'Etoile qui le guide sur son chemin ascendant, sa pérégrination vers l'Universel, vers un être qui s'intègre et possède un équilibre épanoui dans le Cosmos.

L'ETOILE est le produit de la ROVE DE FORTVNE et de l'arcane LE CHARIOT. L'être a traversé son cycle terrestre à la lumière de sa nature céleste, il a répondu aux question du Sphinx, il s'est finalement réalisé grâce à la sagesse, l'intelligence qui font parti de son être, il a écouté sa voix intérieure, il est à l'intérieur, à l'exterieur, il est le grain de sable qui fait parti intégrante du Cosmos. Il n'a fait que suivre sa vrai nature!

Le cycle saisonnier, LA JUSTICE, l'automne.

Nous voici arrivé dans la période saisonnière de l'automne qui chemine dans l'arcane de LA JUSTICE, c'est le moment de se rendre justice à soi-même, de mettre sur la table les évènements et les soumettre à la pesée de la balance, l'épée est brandi, elle est synonyme d'un passage à l'action.

Le personnage de LA JUSTICE couvre la majeure partie de l'espace de l'arcane, il semble serein, stable, assis sur un trône qui correspond bien à sa fonction élevée, il maintient la balance à droite et brandit l'épée de sa main gauche, il est coiffé d'une manière étrange, on se demande à quoi cela fait référence. On se trouve au moment de juger la traversée de nos actes durant les saisons précédentes, la balance est dans la partie active de l'arcane, ce travail d'observation de soi-même, de son propre jugement, du bilan de ses actes, de ce qui fait ce que nous sommes à ce moment, de ce qui nous a amené jusque là. L'épée est brandi, elle suscite le passage à l'acte, la réflexion sur soi-même, un travail intellectuel permettant sa propre visualisation, elle est placé dans la partie passive de l'arcane dans le monde manifesté, dans la réalité réalisé, elle va permettre de projeter le changement, les modifications que l'on doit apporté à cette réalité.

L'AMOUREUX - LE BATELEUR, la phase estivale


L'AMOUREUX est une carte étonnament parlante, c'est une communication qui propulse notre imaginaire dans un monde ou trois personnages échangent une "conversation" et un ange les domine un arc bandé prêt à lancer une fleche.

Cette carte est souvent décrite comme symbolisant l'amour, la présentation de la fiancée à la mère, l'être du milieu tiré par deux influences contradictoires ou complémentaires, la naissance de l'amour, influencé par la bénédiction divine réprésentée par l'ange qui lance la flèche.








Restons toujours dans une vision de l'être humain sous ses différents aspects qui le composent, sans en arrivé à une déduction de l'être faisant un choix entre le vice et la vertu. Dans un premier temps, poursuivant sur le thème de l'amour terrestre qui l'enflamme, l'anime, on peut dire que l'être est poussé vers une représentation d'un coté ayant un caractère maternelle, et une influence ayant un atrait de l'amour de la jeunesse feminine, son double humain, son âme soeur.

L'amour est une dimension importante de l'être, et le Tarot de marseille le représente bien au fil des enchainements d'arcanes majeures et mineures, la sensibilité, l'émotivité sont incrites dans les Coupes des arcanes mineures. Dans la structure des arcanes qui consiste à voir dans le bloc supérieur gauche "le coin des Coupes", nous interroge sur le fait que dans l'arcane L'AMOUREUX il ne se trouve rien de spécial de ce coté de la carte, mais plutôt dans la totalité du bloc supérieur, symbolisant le monde céleste, y est habité par l'ange qui semble surgir d'un soleil blanc, pur qui diffuse ses rayons rouges est jaunes. Il est évident que c'est une clef importante de la compréhension de cette arcane, cette influence divine ou ce souffle divin, manifesté dans l'ange qui bande son arc pour tirer une flèche, on peut même être étonné par la couleur du soleil qui contrairement au soleil de l'arcane LE SOLEIL, il est totalement blanc seul les rayons sont teintés de couleurs, est ce le symbole de l'activité humaine sur le plan corporel et la lumière jaune de l'intelligence, de l'intuition insufflée par les influences célestes. Le personnage central observe le personnage de gauche, qui pourrait-on croire que c'est un personnage féminin, l'aspect réceptif de l'être envers la féminité, l'amour qui a été inspiré par la mère, l'éducation que l'on a recu, son ascendance!? C'est le monde dont il vient, tandis que le personnage de droite, cette jeune femme est l'amour juvénile, l'amour qui va naître dans cette féminité, il tient sa ceinture avec assurance, semble tendre le bras vers cet aspect féminin, ce coté réceptif du renouveau, de la perpétuation de lui-même, de l'union future, de l'avenir, de la continuité de sa généalogie.

En reliant la transition printanière avec notre couple estivale, on peut envisager que d'une part après le bourgeonnement qui a eu lieu durant la période précédente, le developpement et la stabilisation de l'être le mene à une réalisation qui se manifeste dans ces trois aspects humain de l'arcane L'AMOUREUX, un aspect masculin, actif qui a recu par le personnage de gauche une developpement végétal, une manifestation terrestre, corporelle qui l'interpelle, ou c'est son aspect actuel, l'enveloppe corporel qu'il habite, faisant observation de son étât, il se porte, il tend vers une jeunesse nouvelle, une nouvelle manifestation qui lui est insufflé par l'ange celeste qui va scellé ce penchant, ses émotions, ses sentiments le poussent vers un nouvel être qui porte la floraison qui a été initié pendant la période printannière et est arrivé par la maturité de L'EMPEREUR, les quatres fleurs de la couronne. Le personnage central, masculin, symbole de l'action, de la dynamique transite entre deux étâts, qui se réalisent et son représenté par les deux autres personnages. On peut maintenant se demander qu'est sont les motivations de l'être, et bien cet amour qui l'anime, qui lui offre des tendances, des préférences, des intérêts. En rapprochant l'arcane du Chariot, on voit la réalisation de l'être dans sa splendeur et sa majesté, maintenant cette fois le sceptre de l'amour, de ses émotions et sentiments qui l'habitent.

On pourra méditer sur les couronnes florales et vegétales des deux personnages autour du personnage central, on essaye d'en brosser une intéprétation dans un développement ultérieur. On pourra s'interroger sur la nature de cet ange qui prend forme dans un corps humain couleur chair avec ses ailes bleu azur et jaune. On pourra se dire aussi que les 24 rayons, soit 2 fois 12 nous rappelle les 24 heures de la journée.

LE BATELEUR pourrait être le travail qui va être effectué dans le monde terrestre, sur l'être, le corps, son receptacle. J'essayerais de revenir sur l'aspect sensuel, sexuel que ces deux arcanes comportent, et je resterais pour terminer cet article sur le mouvement que LE BATELEUR va effectuer avec l'action de sa main sur le bâton, alors qu'il observe portant son regard sur la gauche vers l'arcane de L'AMOUREUX, visualisant son developpement, les differents étâts à travers lesquels il transite, c'est en travaillant avec les outils qu'il maîtrise qu'il pourra évoluer, et parvenir à un changement, son intuition étant son principal allié, maintenant sa sphère matérielle, terrestre, corporel de la meilleure manière, à la lumière de l'intelligence qu'il détient, il a bu à la coupe de ses émotions, de ses sentiments, de ses penchants, et a posé à plat sur son être les idées, les projections mentales, les conceptions spirituelles qui le fait osciller vers l'avenir, le changement.

L'AMOUREUX et LE BATELEUR sont l'arcane Sans Nom (6+1=7; 7+6=13), l'arcane XIII, il est la transformation de l'être, sa modification, son changement, il balaye les têtes familières, il rase, il prépare un nouveau terrain, met à nu le nouvel être qui va pouvoir surgir, qui va mourir et renaître dabs une nouvelle enveloppe, une nouvelle peau transitoire dans son cheminement à travers la galaxie qui le transporte.

Le cycle saisonnier, l'été, LE BATELEUR


Plaçons maintenant l'arcane LE BATELEUR sur la position de l'été, et essayons d'envisager cette représentation humaine dans la dynamique du BATELEUR.

En résumé, LE BATELEUR est tel un prestigitateur qui manipule des objets, une partie étant posés sur une table et dans chaque main il détient un objet.

On peut s'imaginer que LE BATELEUR effectue un travail, accompli une action, ou se prépare à agir, mais en observant bien LE BATELEUR a une position stable, chaque pied s'orientant dans deux directions différentes, ils le stabilisent, il semble observer quelque chose vers la gauche, ce qui saute aux yeux dans la posture du BATELEUR est le bâton qui a l'air d'être sur le point de tourner, de rentrer en action, la manière dont les doigts sont disposés nous l'inspire encore plus fortement.

On connaît bien la disposition des instruments du BATELEUR et ce qu'ils représentent, soit LES BATONS dans une main, LE DENIER dans l'autre, LES COUPES, et les EPEES. Le sac posé sur la droite de la table est particulièrement intriguant, on pourra tenter d'envisager une symbolique particulière à ce sujet, mais dans un article à venir... Nous allons nous concentrer plus sur la table dans un premier lieu, la couleur chair de la surface semble représenter le corps humain, le denier jaune dans la main est la maîtrise du monde corporel régissant l'humain, il est éclairé par la lumière, il fait la lumière sur le corps, la table est soutenu par trois pieds, n'est ce pas trois piliers ou caractéristique de l'âme humaine!? Les pieds du BATELEUR sont plantés sur un sol couleur chair aussi, il y aurait comme une plante jaune qui y pousse, qui possède une forme de sexe féminin assez impressionnante, d'ailleurs le "denier" que tient le bateleur est représenté à plusieurs reprises dans différents Tarot par une forme de gland phallique. LE BATELEUR va-t-il envoyer la semence fertilisant la plante entre ses jambes? On pourrait même envisager que la table représente le corps de l'homme et le sol le corps d'une femme, de cette manière on entreverrait presque une préparation à l'acte sexuel!!!

Gardons toujours notre direction de départ, observer le Tarot de Marseille comme un ensemble représentant toutes les facettes d'un seul et même être humain, sur le plan sub-individuel, individuel, et supra-individuel.

Poursuivons donc cette analyse en rajoutant que le BATELEUR effectue un travail sur lui-même, à travers les éléments feu, terre, air, eau qui se manifestent en lui, et on pourrait compléter en disant qu'il peut en effet se préparer à une réunion de deux principes, le principe masculin et le principe féminin, l'action entre les deux donnant une résultante néccessaire au développement de son Soi.

LE BATELEUR est coiffé par la symbolique des transitions cycliques le chapeau qui l'épouse est l'image de lui-même à travers l'Univers qui le porte.

On reviendra plus tard dans une analyse plus profonde sur le bâton du BATELEUR, et ses éventuelles symboliques, dynamiques qu'il peut représenter.

Ramenons vers nous L'AMOUREUX et place le à gauche du BATELEUR pour une interprétation de ce "couple".

Périodes Cycliques, Saisons, Analemme, Infini


Envisager le Tarot de Marseille dans une vision cyclique de l'Homme, une dynamique saisonnière, à la lumière des 22 Arcanes est très intéressante et permet de découvrir de nombreuses choses et interprétations sensibles, profondes en ce qui concerne l'Homme, ses développements au cours de sa vie et les influences célestes qui se manifestent en lui, ou presque on pourrait dire qui l'animent

Les phases saisonnières ont une grande importance dans la grande majorité des cultures, des conceptions religieuses, traditions cosmologique ou métaphysique, bien évidemment elles ont le caractère de rythmer la vie des Hommes, et dans cette dynamique elle se retrouve dans les rites, fêtes à caractère religieux, ou initiations, célébrant les transitions de la communauté dans ces phases, ou l'évolution de l'initié dans son cheminement.

Le symbole intriguant qui est répandu à plusieurs reprises dans le Tarot de Marseille est la coiffe ou le chapeau courbe, la transformée inverse d'une hyperbole est une lemniscate, plus simplement un huit à plat, tel le symbole mathématique de "l'infini" (roy de denier, roy de coupe, valet d'épée cavalier de bâton; plus distordu valet de denier, large roy d'épée, roy de bâton, courbé roy de coupe)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Analemme

On retrouve donc dans ce symbole la représentation cyclique de la course du Soleil, le Soleil étant aussi un symbole métaphysique des plus anciens dans toutes les mouvances spirituelles humaines de la planète. Ainsi l'Homme se place en face de son astre, son influence le baigne et le transporte vers les sphères célestes, elle le guide dans un cheminement personnel vers l'Universel. Il suit ce mouvement céleste et s'intègre dans son cycle, développant son Soi au sein de l'Univers. On doit préciser que la perception de l'Homme vis à vis du Soleil est une perception de lui-même en rapport avec l'astre, et non ce qui correspondrait à l'astre lui-même, et de son existanciation dans sa manifestation universelle

L'astre solaire poursuit un déplacement dans le ciel, et la Terre tournant dans l'espace galactique défini par le référentiel du système solaire, effectue une rotation elliptique autour de cette astre qui lui procure l'énergie nécessaire aux formes de vie diverses s'épanouissant sur le globe, rythmant les êtres existanciés par des saisons, la Terre traverse 4 phases: à partir du solstice d'été elle chemine vers le solstice d'hiver, à ces instants, la trajectoire apparente du soleil atteint son point le plus haut ou le plus bas par rapport aux étoiles.

Dans ce mouvement, la Terre passe par d'autres périodes intermédiaires entre les Solstices, celle du printemps et de l'automne, le premier vers le 20 ou le 21 mars, le deuxième vers le 22 ou le 23 septembre. Les différentes étapes de cette oscillation céleste rapporté à l'observation humaine sont les points clé de sa vision spirituelle, lui permettant de se repérer et de trouver un équilibre en phase avec le Cosmos auquel il se relie. Bien entendu il se résulte aussi d'autres signes observés dans le Ciel, d'où l'importance des constellations zodiacales imbriquées dans les périodes saisonnières, et de certaines étoiles éclairant la voûte.

On observe aussi le symbole de l'analemme dans l'arcane Le Monde, aux deux pôles de l'Oeuf entourant le personnage, sur ce point je suis légèrement en désaccord avec Mr Camoin (désolé Philippe! ;)), ces traces parsemés dans les cartes ne sont point un symbole d'infini comme on pourrait le penser éventuellement, mais un symbole cyclique, saisonnier, ou l'Homme chemine dans son cycle terrestre, celèste et se manifeste dans cette rythmique particulière qui le relie à l'Univers.

L'Infini ne peut prendre part dans la manifestation universelle, car cette dernière est limité dans son ensemble, même si l'ensemble de ses manifestations sont totalement indéfinis. L'iIfini n'a point de sens dans la manifestation universelle, tout est éphémère, contingent, l'Infini et l'Absolu ne prennent qu'un véritable sens dans l'Etre Divin, qui le caractérise, le qualifie en Lui-Même, au-delà de toute manifestation!

Nous allons maintenant passer à l'analyse de l'arcane LE BATELEUR, qui est coiffé par ce symbole!

lundi 10 août 2009

PAPESSE-ISIS-MARIE

PAPESSE-ISIS-MARIE (ou pourquoi pas Marie-Magdelaine)

on peut faire une parenthese sur la mere d'origine ou de qualité divine Isis qui va engandrer Horus, elle est la matrice qui peut mettre au monde l'enfant de qualité divine, elle retrouve son mari tué par son frère Seth, le Mal incarné, pour être fécondé; on peut entrevoir le ternaire mère cosmique, réunit avec la fécondité du père cosmique pour donner l'enfant à la qualité divine, une representation de la génération, la transmission, la perpétuation et la présence de la qualité divine au sein du Cosmos, on peut facilement transposer toutes ces données dans un schéma ou toutes ces formes représente l'être humain, sous trois formes naturantes, évolutive, trois aspects
Marie la sainte mère de Jesus, procède de la même manière...
personnage sacré à caractère divin, matrice divine, procréation du fils, transmission de la divinité vers le symbole masculin actif créateur, transmission par le lait maternel, paternité absente, recherche du principe actif masculin pour ensemencer la matrice, processus divin de création.